Les pays les plus heureux

Le Rapport mondial sur le bonheur, publié chaque année par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations-Unies (ONU) vient de paraître. Pour classer les pays, six facteurs sont évalués, à partir de sondages déclaratifs et d’indicateurs officiels : le soutien social, le revenu par habitant, l'espérance de vie en bonne santé, la liberté dans les choix de vie de l'individu, l'altruisme et le niveau perçu de corruption des dirigeants.

Photo Tapio Haaja.

D'après ce rapport, la solidarité sociale, la générosité entre les gens et l'honnêteté du gouvernement sont cruciales pour le bien-être, et c’est pourquoi les pays nordiques, qui présentent de très bons résultats dans ces domaines, trustent les premières places depuis 2012, date de la création de cette enquête annuelle.

Les pays nordiques en tête

Le rapport précise : "Les pays nordiques ont le niveau de bien-être le plus élevé, bien qu'ils ne soient pas plus riches que beaucoup d'autres pays. Mais ils ont des niveaux plus élevés de confiance, de respect mutuel et d'entraide". La Finlande est en tête depuis 6 ans, suivie du Danemark. La Suède et la Norvège occupent les 6éme et 7ème places, derrière les Pays-Bas qui sont 5ème depuis 2019.

La France, 20ème en 2022, n'arrive plus qu'en 21ème place, loin derrière les Etats-Unis, 15ème, ou l'Allemagne, 16ème. La Belgique, la Tchéquie et le Royaume Uni sont respectivement aux 17ème, 18ème et 19ème place.

Le bien-être critère majeur

Le chapitre du rapport intitulé « L'agenda du bonheur : Les dix prochaines années » constate que les personnes jugent leur pays « en fonction du niveau et de la répartition du bien-être, à la fois au sein d'une même génération et d'une génération à l'autre, ils ont de nombreuses valeurs (comme la santé, la richesse, la liberté, etc.) mais de plus en plus, ils considèrent ce dernier comme le bien ultime, le summum bonum. »

Les auteurs souhaitent donc que les “objectifs de développement durable” pour 2030 et au-delà mettent davantage l'accent sur le bien-être, d'un point de vue opérationnel et éthique ». « Le bien-être devrait jouer un rôle beaucoup plus central dans la diplomatie mondiale et dans les politiques internationales et nationales dans les années à venir. »

En France l’état psy de la population s’effondre

Il est intéressant de constater que si la recherche du bien-être apparaît de plus en plus comme le bien suprême dans ce rapport, plusieurs sondages montrent qu’en France l'état psychologique des français se dégrade de plus en plus.

Par exemple, selon le Baromètre T19 de l'Empreinte Humaine, la souffrance au travail augmente et près de la moitié des Français·es (44 %) sont en détresse psychologique tandis que d’après le récent rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, la consommation d’hypnotiques et de sédatifs par les 6-17 a augmentée de 158% entre 2014 et 202. (cf infra)

Il est facile de comprendre à partir de ces quelques indicateurs que si le bien-être est plus recherché c’est qu'il vient à manquer dans nos sociétés marquées par la crise Covid, les enjeux écologiques, le recul des droits sociaux et de la liberté, l'augmentation de la pression professionnelle et des injonctions à l'excellence et à la rentabilité.

Comment s'étonner que les jeunes soient frappés d'inquiétude devant leur avenir et s'échappent de plus en plus dans les mondes virtuels et les médicaments ?

© Jérôme Nathanaël

Source : World Happiness Report 2023.