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La Minute Spirituelle s'est arrêtée début octobre 2023. Ce site conserve les 320 vidéos publiées et leurs transcriptions écrites.
Aujourd'hui je vous invite à découvrir mon Journal d'un chercheur spirituel, où je vous partage mes réflexions sur la vie spirituelle et l'amélioration de soi, l'état de nos sociétés et l'urgence de bâtir un nouveau monde, les héritages sacrés et les nouvelles impulsions.
L'auteur : Jérôme Nathanaël
Après une semaine d'interruption, je reprends mes publications.
Je me trouve pour quelques jours dans les Alpes et j'ai choisi comme sujet hebdomadaire le thème de la randonnée de haute montagne comme analogie du cheminement spirituel qui mène celui qui l'entreprend vers son accomplissement.
Apprendre de ceux qui savent l'itinéraire, les difficultés, le matériel nécessaire, etc... nous verrons combien la randonnée de haute montagne nous enseigne de précieux éléments pour mieux comprendre les enjeux et les étapes du développement spirituel.
Photo Will Turner.
Les vidéos et leurs transcriptions : 1/6 | 2/6 | 3/6 | 4/6 | 5/6 | 6/6
Après une semaine d'interruption, c'est aujourd'hui le retour de votre Minute Spirituelle quotidienne.
Je me trouve dans les Alpes, et c'est la raison pour laquelle j'ai choisi, comme thématique de la semaine, de vous parler de la randonnée en haute montagne, comme symbole du cheminement spirituel. Il y a en effet bien des analogies entre la réalisation spirituelle et l'ascension d'une montagne.
Celui qui, le soir à la veillée, a entendu les anciens parler des sommets qu'ils ont vaincus, des risques qu'ils ont affrontés, mais de la vue imprenable et de l' air si pur qu'ils ont trouvés là haut, se sent à son tour poussé par un puissant désir d'entreprendre cette aventure.
Il va lui falloir apprendre auprès de ceux qui savent, les itinéraires, les difficultés à affronter, le matériel à acquérir, et d'abord accomplir des courses plus modestes avant d'envisager de réaliser leurs exploits.
J'ai commencé hier d'évoquer la randonnée de haute montagne comme parabole du cheminement spirituel. Et l'écoute des récits des anciens vous a donné à votre tour l'envie de vous lancer vers les hauts sommets.
Mais il faut dans un premier temps se contenter de courses plus modestes, qui vous permettent d'éprouver vos forces et de mesurer vos possibilités.
D'abord, étudier finement les cartes, pour connaître les obstacles à franchir, les dangers à éviter, puis quitter la vallée, monter dans la pente, apprendre à régler son souffle et son pas, et surtout être attentif au chemin, aux éléments, pour éviter de glisser, pour éviter d'être pris dans l'orage, et se donner le maximum de chance d'atteindre le premier objectif.
Vous avez choisi votre premier objectif, une course de montagne, modeste et raisonnable, longuement étudié vos cartes, écouté les conseils des anciens et leurs enseignements, préparé et ajusté votre matériel, et vous voilà prêt à quitter la vallée confortable de la vie ordinaire pour vous confronter à vous-même dans l'ascension.
Les premiers pas sont difficiles. Vous cherchez votre souffle. La pente est raide. Il vous faut trouver votre rythme. Vous pensiez, à l'écoute des récits et à l'étude des cartes, que cela serait plus facile, mais vous découvrez la différence entre l'imagination et l'expérience réelle de l'ascension.
La montagne est école d'humilité, d'effort et de patience, c'est un long chemin de découverte de soi-même, qui exige observation et présence attentive
Vous avez laissé la vallée derrière vous et vous poursuivez votre ascension. Peu à peu vous avez réglé votre souffle et votre pas à la raideur de la pente. Pour cela, vous avez commencé à observer attentivement vos ressentis, pour mieux mesurer votre effort.
L'agitation de la vie ordinaire s'éloigne peu un peu, pour faire place à une sorte de présence contemplative. Vous entrez dans une marche méditative, où vous êtes conscient de chacun de vos pas, de chaque mouvement de votre corps, et qui vous rend plus sensible aux éléments environnants, le bruit du ruisseau, l'envol du papillon, le chant d'un oiseau.
L'agitation intérieure s'apaise peu à peu, un silence s'installe, qui rend possible une communion humble avec le monde extérieur.
Vous poursuivez votre ascension, vous marchez lentement, vous appréciez chaque instant, chaque mouvement, chaque événement alentour, vous êtes dans votre silence intérieur, présent à l'infini du monde. Tout à coup résonne un "bonjour !", c'est un solitaire qui vous salue, qui s'est lancé lui aussi dans l'aventure des sommets.
Vous échangez quelques paroles complices, sur la raideur de la pente, sur le chemin qui tourne plus haut, sur l'orage qui menace. Sans doute n'avez-vous ni la même expérience, ni le même matériel, ni le même objectif, mais parler est facile, la montagne vous relie, vous avez tous les deux le désir de respirer l'air d'en haut.
Quand dans la vallée, peu se saluent encore, à ces altitudes, des marcheurs de vérité, sans se connaître, échangent des paroles brèves et essentielles, avant de poursuivre leur chemin.
Par votre effort et votre patience, et par votre présence attentive à vous-même aussi, vous avez atteint votre premier objectif, vaincu votre premier sommet. L'air est là haut si pur et si grisant, la vue si perçante et l'horizon si large, que vous voudriez rester longtemps, mais il faut déjà penser à redescendre, l'humain ordinaire n'est pas habitué à ces hauteurs et ne peut y tenir plus que quelques instants.
En retournant en bas, ne relâchez pas votre attention, souvenez-vous de chaque geste dans les passages abrupts que vous allez retraverser à contresens, imprimer en vous chaque émerveillement, chaque joie de la difficulté surmontée, et garder précieux ce bagage, qui vous aidera plus tard, dans la vallée, à vivre plus éveillé, plus lucide et plus conscient.
© Jérôme Nathanaël
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