L'autre mon semblable

Après avoir consacré plusieurs semaines à des éléments de compréhension sur notre nature humaine et esquissé une direction de travail sur soi destinée à nous engager dans un réel progrès spirituel, j'ai commencé la semaine dernière, à l'occasion de la rentrée scolaire et professionnelle, d'aborder la problématique des relations humaines, particulièrement les relations non choisies et parfois difficiles.
Nos réflexions nous ont amené à constater que, dans la relation avec l'autre, nous sommes confrontés à des ressentis intérieurs qui se déclenchent comme en résonance à sa présence, sans même que nous en ayons la maîtrise, mais que nous pouvons observer pour plus facilement nous en libérer s'ils nous sont pénibles. Et nous en avons conclu qu'il en est de même pour cet autre personne, ce qui nous l'a rendu plus proche et nous aidera à mieux l'accueillir.

Cette semaine, je voudrais donc élargir notre réflexion sur cette "communauté de destin" que nous avons commencé à expérimenter, et c'est pourquoi j'ai choisi comme thématique "L'autre mon semblable".
Comprenant mieux notre fonctionnement et combien il nous échappe, nous acquérons peu à peu une humilité qui laisse en nous de l'espace pour découvrir l'autre avec ses difficultés et ses richesses. Il nous devient peu à peu plus proche et nous pouvons commencer à le percevoir comme notre semblable.

Photo Toa Heftiba.

Les vidéos et leurs transcriptions : 1/6 | 2/6 | 3/6 | 4/6 | 5/6 | 6/6

Vidéo 1/6

Transcription :

Quand on commence à travailler sur soi, à accepter de s'observer avec objectivité, accepter de tout voir en soi, on découvre l'humilité.
On comprend que beaucoup de choses dans notre fonctionnement nous échappent, sont le fruit de notre éducation, de notre existence, de nos expériences, et qu'il va nous falloir beaucoup travailler pour réellement pouvoir développer nos potentiels. On découvre donc l'humilité, on cesse de se considérer comme la référence de toutes choses, et comme celui qui a toujours raison.
Et quand on découvre l'humilité, on découvre la possibilité de considérer l'autre comme mon semblable, celui qui est comme moi, qui a les mêmes problématiques, les mêmes enjeux humains, une même communauté de destin.

Vidéo 2/6

Transcription :

Ainsi donc l'autre, cet autre que je connais et qui m'est agréable, mais également cet autre que je ne connais pas, que je vais rencontrer, qui peut-être lui me sera désagréable, cet autre est mon semblable, nous partageons une communauté de destin, une même humanité.
Bien évidemment, si l'idée que je me fais de moi-même s'identifie à mon statut social, à mon revenu, à mes possessions, à mon pouvoir, la rencontre que j'établis avec l'autre risque d'être une rencontre de comparaison, de compétition. Mais si je suis dans une démarche de développement spirituel, si j'ai perçu en moi mes propres limites, mes propres difficultés, et que je peux imaginer que l'autre est traversé par les mêmes difficultés à être, alors s'ouvre en moi un espace prêt à l'accueillir.

Vidéo 3/6

Transcription :

Lorsque je vais à la rencontre de l'autre, que ce soit une relation habituelle ou une relation nouvelle, si je suis capable de ressentir qu'il est mon semblable, que nous partageons une commune humanité, si j'ai réussi à me libérer à son égard de toutes formes de préjugés et également si j'ai cessé de me comparer à lui, de m'évaluer par rapport à lui, si je n'ai à son égard aucune forme de jalousie ou d'attente particulière, je crée des conditions propices et paisibles pour que nous puissions ensemble trouver plus ce qui nous rapproche que ce qui nous éloigne, et ainsi notre relation devient féconde et créatrice.

Vidéo 4/6

Transcription :

Les êtres humains sont très fréquemment les uns par rapport aux autres dans des attitudes de méfiance, de défiance, voire de protection.
Mais si j'ai réussi à créer à l'intérieur de moi une véritable attitude d'ouverture à l'égard de l'autre, si je me suis défait de toutes formes de préjugés, si je ne suis pas avec lui dans une attitude de comparaison, de défiance ou d'envie, je crée des conditions paisibles et accueillantes, pour que lui-même puisse peut-être se libérer de cette peur, de cette crainte, qu'il peut avoir à mon égard, et peut-être que nous puissions avoir une chance d'engager une relation authentique, de cœur à cœur.
Ainsi nous pourrons véritablement être semblables en humanité.

Vidéo 5/6

Transcription :

Travailler sur soi pour se libérer de toutes formes de préjugés à l'égard de l'autre, de toutes formes de jugements, de rancoeurs, d'évaluations, d'envies, de comparaisons, c'est créer les conditions d'une relation paisible, c'est rendre possible une rencontre de cœur à cœur.
C'est comme rentrer dans une sorte de relation d'amour, non pas un amour sentimental, comme celui que l'on porte à l'être aimé, à ses enfants ou à ses amis, mais une relation féconde et créatrice où en toutes circonstances je suis soucieux du bonheur de l'autre, de son épanouissement, de son éveil spirituel, et où je comprends que son progrès rend possible également mon progrès personnel et qu'ainsi nous pouvons entrer dans un mode de relation qui est le ferment d'une société nouvelle.

Vidéo 6/6

Transcription :

Quand cette rencontre de cœur à cœur peut s'établir, avec les conditions que j'ai évoquées hier, alors en effet nous posons les bases d'une nouvelle société, qui soit construite non sur la défiance ou la compétition, mais sur la recherche de la mise en commun des talents humains, la recherche des complémentarités, la bienveillance et l'ouverture au prochain.
C'est ainsi que nous poserons les bases d'un monde plus paisible, et d'un monde où chacun pourra mieux s'épanouir.
Évidemment cela ne se fera pas en quelques décennies, il nous faut nous armer de patience et, plutôt que d'être dans les explications, devenir l'exemple soi-même de ce changement.

© Jérôme Nathanaël