INFORMATION
La Minute Spirituelle s'est arrêtée début octobre 2023. Ce site conserve les 320 vidéos publiées et leurs transcriptions écrites.
Aujourd'hui je vous invite à découvrir mon Journal d'un chercheur spirituel, où je vous partage mes réflexions sur la vie spirituelle et l'amélioration de soi, l'état de nos sociétés et l'urgence de bâtir un nouveau monde, les héritages sacrés et les nouvelles impulsions.
L'auteur : Jérôme Nathanaël
Dans le cycle des saisons, l'été est la période de l'extériorité et du partage. Après l'hiver, propice à l'intériorité et à la réflexion profonde, le printemps a permis de sortir nos premières fleurs et de retrouver l'élan du renouveau. Voici maintenant le temps pour profiter de toutes nos forces restaurées et nous griser de fêtes et de rencontres, tout en récoltant joyeusement les blés mûrs de nos efforts.
Mais dans cette expansion de la vitalité universelle qui s'exprime de manière solaire et rayonnante, n'oublions pas de maintenir en nous un équilibre en augmentant notre présence à nous-mêmes pour ne pas être entraînés sans conscience dans ce flux débordant d'énergie sans limites. Pour bénéficier pleinement de toutes les splendeurs de l'été et qu'elles puissent vraiment nous régénérer, nous devons rester attentifs à notre vie intérieure.
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Les vidéos et leurs transcriptions : 1/6 | 2/6 | 3/6 | 4/6 | 5/6 | 6/6
Pour finir cette première année de la Minute Spirituelle, je voudrais cette semaine avec vous accueillir l'été et en explorer la place spirituelle et symbolique dans le cycle des saisons, ainsi que les correspondances que cela révèle dans nos vies.
Nous verrons également comment nous pouvons au mieux profiter de cette période solaire et énergisante pour totalement restaurer notre dynamisme, sans perdre cet équilibre entre intériorité et action, nécessaire pour recevoir tous les enseignements qu'elle peut nous apporter.
L'impact de l'énergie solaire est durant l'été à son niveau maximal et le summum est atteint au solstice d'été, cette année le 21 juin, jour le plus long de l'année, car le soleil monte au plus haut dans le ciel et éclaire ainsi notre hémisphère pendant une durée maximale.
Il est célébré depuis la nuit des temps dans toutes les cultures et traditions. À plusieurs endroits sur la planète, des bâtiments semblent avoir été construits pour rendre hommage au soleil durant ce jour particulier.
À Stonehenge en Angleterre, un mystérieux cercle de mégalithes datant de la préhistoire est au solstice d’été précisément aligné avec le soleil levant et avec le soleil couchant.
En Égypte le soir du solstice d'été, en s'approchant du Sphinx, le soleil couchant figure exactement le hiéroglyphe Akhet, qui s'écrit comme un soleil entre deux collines, puis il se couche précisement entre les deux plus grandes pyramides.
Au Pérou, la porte d'entrée de la cité inca de Machu Picchu, doit son nom, Intipunku, Porte du Soleil au fait que les rayons du soleil y passent au solstice d'été.
Cet événement astronomique d'une grande portée symbolique et énergétique a également donné lieu à des rites particuliers depuis la plus lointaine antiquité. Chez les celtes par exemple, il était de coutume d'allumer un grand feu, symbolisant le soleil, puis de chanter, faire des rondes et danser autour, pour célébrer une fête solaire qu'ils appelaient Litha, fête de la gestation, de la renaissance et de la fertilité. On y célébrait également les unions et les mains des époux étaient liées avec des rubans puis les couples sautaient au-dessus des feux leur conférant ainsi protection et fertilité.
Cette fête païenne a d'ailleurs été christianisée par l'Église depuis le VIème siècle environ sous le nom de fête de la Saint Jean, en reliant les fêtes du feu du solstice d'été à Jean le Baptiste par un passage de l'évangile de Jean où Jean le Baptiste dit qu'il faut qu'il diminue pour que Jésus puisse grandir. Et la tradition des feux de la St-Jean a ainsi perduré jusqu'à nous dans les campagnes et aujourd'hui dans les lieux touristiques.
En Amérique du Nord, la cérémonie souvent appelée la danse du soleil est un rituel religieux pratiqué par plusieurs tribus amérindiennes au solstice d'été. Elle symbolise la continuité entre la vie et la mort et exprime que la mort n'est pas une fin mais le début d'un nouveau cycle. Chaque tribu pratique ses propres rituels avec de nombreux traits communs, comme la danse, les chants, les prières, le tambour, les visions, le jeûne et dans certains cas, l'auto-mutilation de la poitrine ou du dos.
On le voit, l'été est perçu depuis toujours comme une période qui manifeste l'énergie vitale sous sa plus grande puissance et le solstice d'été est l'occasion de célébrer des fêtes en général joyeuses qui font espérer la victoire des forces de vie sur celles de la mort. Nous évoquerons donc cette semaine différents aspects auxquels nous pouvons être attentifs durant l'été pour favoriser notre développement personnel.
L'été convoque en nous les aspects les plus solaires de notre nature. Le rayonnement de la lumière et les journées longues nous incitent à vivre plus en extérieur et à donner à notre corps l'occasion de profiter plus souvent du monde naturel. Les rencontres qui sont ainsi facilitées se multiplient et c'est souvent l'occasion de retrouvailles festives lors de soirées prolongées. Tout nous porte plus simplement à la joie et à la bonne humeur et il est plus aisé de rester positif face aux contrariétés de l'existence et à ses contraintes. C'est une période de totale expansion et de vitalité renouvelée où, semblables aux animaux et aux plantes, nous sommes à nouveau en possession de nos meilleures ressources physiques et au summum de notre dynamisme. Mais prenons garde que cette extériorité débordante ne nous éloigne pas trop de notre stabilité intérieure et de notre présence attentive à nous-mêmes et aux choses.
Nous avons en effet deux manières d'être en relation avec le monde réel. L'une nous trouve sans cesse emporté par les sensations qu'il nous procure et, tel ce méditant qui a lâché l'attention à sa respiration parce qu'une pensée l'a traversé va subitement découvrir qu'il s'est laissé entrainer par son mental, nous suivons dans ce cas les impulsions extérieures qui nous emmènent mécaniquement d'un état intérieur à l'autre, d'une pensée à l'autre, d'une émotion à l'autre jusqu'à nous faire parfois oublier l'action que nous allions entreprendre pour nous faire nous engager dans une autre, sans que nous puissions échapper à ces enchaînements automatiques puisqu'il n'y a personne au gouvernail du navire et que nous sommes en réalité absents de ce qui se passe en nous. Jusqu'au moment où nous allons nous réveiller si quelque chose d'inattendu vient choquer cette trajectoire ensommeillée et nous remontons alors à bord pour reprendre quelque temps les commandes, c'est-à-dire être attentifs et présents à nous-mêmes.
Car l'autre manière d'être en relation avec le réel se développe en effet à partir de notre présence réflexive à nous-mêmes et de notre capacité à penser, parler et agir tout en restant attentif à l'ensemble. C'est cette présence qui donne un goût particulier à l'existence, nous permet de découvrir notre vrai fonctionnement et d'apprendre de tout ce que nous vivons ce qui nous est nécessaire pour accomplir nos potentiels spirituels. Nous avons tous des instants de présence mais c'est un réel effort d'en développer la fréquence et la stabilité, qui nous permet d'entrer en conscience dans notre vie.
L'été étant une période d'extériorité où la capacité d'attraction du réel est décuplée, nous devons exercer une particulière lucidité pour nous rappeler à nous-mêmes le plus fréquemment possible. Je conseille souvent de mettre un bip sur sa montre ou son portable, par exemple une fois toutes les heures ou plus souvent si possible, pour s'arrêter lorsqu'il sonne et revenir à soi grâce à un scan corporel complet où vous ressentez une à une toutes les parties du corps. Cela présente également l'avantage de relâcher les tensions physiques qui s'accumulent durant la journée et vous serez moins fatigués le soir. Par ailleurs plus vous serez fréquemment présents à vous-mêmes, plus il vous sera possible de devenir conscients de toute la richesse énergétique de cette belle période de l'été et de la métaboliser dans les différentes dimensions de votre être. Vous pourrez ainsi profiter pleinement de tous ses apports de cette saison.
Pour bénéficier pleinement des enrichissements de l'été et de toutes les splendeurs qu'il vous promet, sans pour autant vous perdre dans ce débordement de vitalité estivale qui nous tire puissamment vers l'extérieur de nous-mêmes, profitez de vos congés pour créer les conditions d'aller plus à la rencontre de votre être intime et d'être plus à l'écoute de votre vie intérieure et de vos ressentis, qu'il ne vous est possible de le faire durant le reste de votre année, où votre planning est vite rempli par les obligations familiales ou professionnelles. Selon votre tempérament et vos disponibilités, préservez le plus possible de longs moments pour vous mettre à l'écart des relations et des activités et vous retrouver seul avec vous-mêmes.
Une fois tranquille, prenez le temps de relâcher une à une les tensions physiques accumulées depuis des mois, en portant attention à chaque partie de votre corps et en descendant en profondeur dans vos sensations. Quand vous sentez une tension quelque part, respirez lentement, en visualisant que l'air circule à travers cette crispation et que la lenteur de votre souffle aide à lâcher prise et à détendre ce qui doit l'être. Procédez avec patience, pour une fois vous n'êtes pas pressé, et c'est le bon moment pour vous occuper de vous-mêmes sans vous forcer à nouveau vers un objectif à atteindre. Faites donc cet exercice naturellement comme un jeu agréable, sans rechercher même d'être détendu. Cela viendra tout simplement en le pratiquant, et lâcher mentalement prise de l'objectif aidera à lâcher physiquement prise de chaque tension, une à une.
Vous constaterez en effet qu'il y a un rapport étroit entre la crispation mentale et à la tension physique et que l'une et l'autre sont des conséquences du fait que nous ne sommes pas présents à nous-mêmes dans le flux de l'existence, mais roulés et emportés dans ce flux comme un bouchon de liège dans un torrent. Ainsi plus souvent nous sommes présents et attentifs, comme assis posément au centre de nous-mêmes et de ce lieu immobile capables de voir, entendre, penser, agir sans quitter cette posture intérieure, moins nous sommes tendus physiquement et moins nous sommes crispés mentalement. Les inquiétudes diverses auront alors par conséquent moins de prise sur nous et nos émotions seront moins agitées, ce qui nous permettra d'utiliser moins d'énergie vitale pour obtenir un meilleur résultat. Il s'agit ici d'apprendre par l'expérience à régler au mieux notre véhicule terrestre, pour qu'il consomme moins de carburant, produise moins de déchets et s'encrasse moins vite.
C'est ce que j'appelle un processus d'écologie spirituelle, c'est-à-dire en optimisant nos ressources vitales et notre manière de vivre, pouvoir créer les conditions propices à notre développement spirituel. Cette attitude peut se décliner sur tous les niveaux de notre existence, par exemple dans l'alimentation, en s'assurant que ce que nous mangeons et buvons ne consomme pas trop d'énergie pour être transformé et absorbé par notre corps et nous apporte les nutriments dont nous avons besoin.
Au niveau émotionnel, cela peut être de développer une intelligence émotionnelle qui nous fasse reconnaître ce qui favorise en nous les émotions positives et joyeuses afin d'éviter autant que possible les personnes et les situations qui nous épuisent, d'apprendre à ne pas céder à l'emprise des influences néfastes, les mauvaises nouvelles, les projections de peur sur l'avenir, etc, et surtout d'essayer de ne pas exprimer les émotions négatives pour ne pas les renforcer.
Au niveau mental, il s'agit de faire le tri entre de qui mérite notre intérêt et ce qui est inutile, afin d'éviter les divagations incessantes qui sont une perte de temps et une cause de grande fatigue ou encore de s'organiser consciemment pour optimiser dans notre journée nos actions et nos déplacements.
L'été, qui est en général la période de nos congés annuels, peut donc être l'occasion, en s'observant avec bienveillance et minutie, de faire le point sur la manière dont nous gérons notre véhicule afin de nous préparer une rentrée de septembre plus adaptée à nos réels besoins.
Dans le cycle des saisons, l'été est celle du rayonnement et de la splendeur. Notre hémisphère nord est alors incliné au maximum vers le soleil. Il reçoit une plus grande quantité d'énergie lumineuse, car les rayons solaires le frappent presque perpendiculairement. L'ensoleillement est à son maximum et les températures sont les plus élevées de l'année. Et le solstice d'été, aujourd'hui 21 juin, est le jour le plus long de l'année, 16h de lumière, et la nuit la plus courte.
En examinant l'évolution des saisons, nous pouvons constater une période de renaissance et d'expansion du monde naturel, correspondant à la victoire progressive du jour sur la nuit, entre l'équinoxe de printemps, fin mars, où les durées de jour et de nuit sont équivalentes, et le solstice d'été, jour le plus long, suivi d'une période de diffusion de l'énergie, durant laquelle nous récoltons les fruits de la croissance précédente, moissons et vendanges, jusqu'à l'équinoxe d'automne, fin sept, nouveau moment d'équilibre. Commence alors une période de contraction où la nuit l'emporte peu à peu sur le jour, durant laquelle la nature se dépouille et semble mourir, pour atteindre le solstice d'hiver, où, à l'inverse de l'été, nous vivons la nuit la plus longue de l'année et entrons cette fois dans une période de condensation, où la lumière va peu à peu préparer sa victoire sur la nuit, qui commencera juste après l'équinoxe de printemps, et libérera l'énergie avec le retour de la végétation.
Nous avons donc un cycle expansion, diffusion, contraction, condensation qui se déroule progressivement, marqué par deux points extrèmes, les deux solstices, et deux points d'équilibre, les deux équinoxes, et dont la réalité énergétique correspond à l'évolution du rapport astronomique entre la terre et le soleil. Notre corps physique mais également notre corps énergétique sont influencés par cette gande respiration annuelle et les médecines traditionnelles, comme la médecine chinoise mais également la médecine ayurvédique de l'Inde, ont développé une connaissance subtile du rapport entre les cycles et les énergies du monde naturel et la préservation de notre santé. Il s'agit toujours de respecter des rapports harmonieux entre notre nature individuelle et ses spécificités et le milieu dans lequel nous vivons pour maintenir un équilibre favorable à notre bien-être global.
Dans le même esprit nous pouvons comprendre intuitivement que cette respiration terrestre a une influence sur notre vie intérieure et spirituelle, et rend certaines périodes plus propices à certains états ou à certaines dynamiques internes. Ainsi j'ai déjà parlé du bénéfice d'épouser au printemps l'énergie renaissante et de se sentir soi-même en plein renouveau, à l'image de la nature, pour dynamiser notre évolution et libérer nos potentiels, ce qui correspond symboliquement à la fête de Pessah, qui raconte les hébreux échappant au joug du pharaon d'Égypte et à la fête de Pâques, qui parle de la résurrection de Jésus, le Yeshoua hébreu, et de la victoire de la vie sur la mort.
L'été nous invite quant à lui à manifester les aspects les plus solaires de notre être, en nous laissant traverser par cette force immense qui s'est diffusée à profusion dans chaque aspect de la nature, pour nous sentir intensemment vivants. C'est l'occasion de rayonner comme ce soleil nos plus belles énergies, celles qui sont liées à la diffusion du meilleur de nous-mêmes, notre capacité à ressentir de la joie et de la gratitude devant la splendeur de la nature, notre bonheur à partager avec l'autre dans la générosité et l'amour les plaisirs de la vie à son pinacle.
En vivant cette période dans une conscience éveillée, présents à nous-mêmes, nous fixerons en nous le meilleur dépot de ces instants enrichissants et intensemment bénéfiques que nous vivons, alors que si nous traversons cet été de manière plus mécanique, sa trace en nous sera beaucoup plus évanescente. Les forces vives que nous engrangeons ainsi nous accompagneront durant l'hiver, quand il faudra trouver au fond de soi la vitalité et la lumière qui manqueront au dehors.
Bien que nous vivions majoritairement dans les villes, éloignés du monde rural où ce cycle annuel est plus visible et s'inscrit dans les travaux agricoles comme une force déterminante, et que nous ayons donc aujourd'hui des difficultés à percevoir l'intérêt d'être attentifs à notre rapport à cette respiration terrestre, au delà des changements immédiats qu'elle implique dans notre mode de vie, il est important pour notre développement de comprendre que c'est toute une part de la connaissance de nous-mêmes dont nous nous privons ainsi et qu'il est nécessaire de réapprendre à nous incarner dans notre réalité matérielle en percevant que nous sommes inscrits dans des cycles qui font sens.
L'été nous donne aussi l'occasion de comprendre comment nous pouvons aujourd'hui envisager la vie spirituelle. Par l'envie qu'il nous procure de profiter de toutes les splendeurs du monde naturel, qui est alors au summum de son abondance et de son énergie, et par l'impulsion spontanée aux réjouissances du partage et de la fête qu'il provoque en nous, il nous rappelle une évidence : nous sommes au monde pour apprécier d'être vivants dans toutes nos dimensions et pour faire de ce bonheur une condition commune. Prétendre que notre vie serait un passage par une vallée de larmes pour obtenir un quelconque paradis d'outre-monde ne peut en aucun cas correspondre à la réalité de notre condition, qui est de vivre au milieu d'infinies merveilles que nous n'avons d'ailleurs pas encore fini de comprendre et d'explorer, pour n'évoquer que la dimension uniquement matérielle de notre univers terrestre. Que l'humanité n'ait pas encore fait la démonstration collective de sa volonté, ou de sa capacité, à honorer par ses comportements et ses réalisations, la magnificence du monde dans lequel elle s'est répandue, n'enlève rien à cette évidence.
Et si quelques individus exemplaires se sont levés pour montrer un chemin de lumière, une poignée à l'échelle des milliards d'humains qui se sont succédé, ils n'ont pas été suivis par des foules suffisamment libres et éveillées pour garder vives dans les générations suivantes les impulsions initiales reçues, et les transformer en la création de sociétés permettant le bonheur de tous. C'est sans doute pourquoi, sur tous les continents, ces traditions, dans leurs versions les plus communes, se sont dévoyées en abandonnant la tâche de ramener les hommes vers le bonheur par un travail concret ici-bas, et l'ont remplacé par des récits qui présentent ce monde comme un passage obligé dans une réalité illusoire, où il est bon d'obéir aux instructions de ceux censés détenir la vérité, pour obtenir en retour la vie éternelle selon les traditions monothéistes, ou pour échapper à la roue infernale des réincarnations, selon les traditions orientales. Ainsi le problème du bonheur est différé, reporté au-delà de la porte de la mort et l'humanité ne peut que vivre dans l'attente hypothétique du Jour de Dieu, ou de la libération du Samsara, où tout changera comme par miracle, nous ouvrant les portes du bonheur éternel.
Je résume évidemment ici des éléments qui demanderaient un long développement pour rendre compte des nuances multiples autour de cette attitude globale. Et j'ai par ailleurs le plus grand respect et une sincère amitié à l'égard de tous ceux qui s'engagent avec amour et sincérité dans ces traditions, recelant en leur profondeur des petites de lumière que certains finissent par exhumer, et qui incarnent concrètement les valeurs des messages qu'ils propagent. Mais le grand public, dans sa majorité et depuis fort longtemps, ne trouve plus quant à lui les lumières cachées derrière les rites, les dogmes et les contraintes, et se contente de suivre la voie facile des observances, par réflexe communautaire ou identitaire, quand il ne quitte pas simplement sa tradition d'origine pour en essayer d'autres, ou perd tout bonnement tout intérêt pour la foi et la métaphysique, espérant à la place une révolution sociale à venir, l'attente du grand soir remplaçant celle du grand jour !
Mais revenons à notre été et à la leçon de vie totale qu'il nous fait apercevoir. La spiritualité, c'est en effet le retour à l'homme intégral, réalisant ses talents humains et ses potentiels spirituels, incarné dans un corps et une société, et non une fuite dans le rêve, les spéculations mentales ou le refus d'être au monde. La spiritualité passe par une expérience concrète de travail sur soi, qui intègre toutes les dimensions de l'être et concerne donc sa vie corporelle et sexuelle, sa vie émotionnelle et mentale, jusqu'à atteindre aux capacités les plus sublimes de son être, qui l'ouvrent à l'amour universel et à la sagesse non dualiste, et qui existent en potentiel en tout homme, mais demande à être éveillées. Elle passe par l'observation de notre état réel, en faisant l'effort d'être présents à nous-mêmes, pour pouvoir débusquer tous nos visages et atteindre à une réelle sincérité.
Cette avancée dans la découverte de soi nous fait comprendre comment nous nous sommes construits et comment nous sommes littéralement agis par des mécanismes acquis par mimétisme. Cette connaissance va nous permettre de peu à peu nous recréer, en développant notre essence spirituelle, qui ne grandit que par les forces du don de soi, en échappant peu à peu à l'avidité de notre ego et en nous ouvrant à des énergies plus sublimes qui nous relient à l'univers et à tous.
C'est cet être intégral, en harmonie avec le monde, communiant dans la joie et la simplicité avec toutes les dimensions de la vie, que l'été peut nous permettre de pressentir en nous à certains moments privilégiés, quand nous sommes dans la gratitude et l'ouverture.
Nous voilà arrivés à la dernière vidéo de cette première année de la Minute Spirituelle. Je voudrais terminer cette première saison sur un envoi optimiste et joyeux qui, je l'espère, vous accompagnera durant les deux mois à venir. Tout au long de l'année, j'ai essayé de vous transmettre un regard d'espérance et de confiance en l'homme et en sa capacité de se réaliser pleinement, même au milieu des difficultés liées aux différentes crises que traversent nos sociétés. Je sais, avec une lucidité extrême, pour l'avoir expérimenté d'abord dans ma propre vie, que les obstacles au bonheur sont multiples et qu'il est parfois difficile de croire que l'homme puisse sortir des tourments, liés à la complexité de son être et aux multiples facteurs qui entravent l'accès à sa réelle identité, à commencer par ceux qu'il se crée par son inconscience et son orgueil.
Pourtant il m'apparaît comme une évidence que nous avons tous en profondeur une nature solaire et ouverte, qui pourrait être en harmonie avec le monde, et même l'univers dans son ensemble, et qu'elle participe d'une réalité qui transcende nos différences et nos fermetures, et par laquelle nous sommes tous intimement reliés et interdépendants. Outre nos talents humains, souvent trop peu utilisés et valorisés dans nos sociétés, où nous sommes de plus en plus réduits à être des producteurs-consommateurs sous tutelle, et combien de frustrations et de colères sont engendrées par la difficulté à les libérer et les incarner, nous avons également des potentiels spirituels, dont nous avons très peu conscience, et qui sont consubstantiels à cette nature sublime, qu'il nous reste encore à éveiller.
Mais son activation ne passe pas par la glorification de notre ego avide et apeuré, que nous tenons à tort pour notre véritable identité, alors qu'il n'en est, si j'ose dire, que le revers de la médaille. Celui-là s'est construit dans un réflexe de survie et par mimétisme, en rapport aux modes de comportements de notre époque, à sa culture et à l'influence de l'héritage familial, et il a intégré des schémas frustes, qui sont liés à des modes de relation ancestraux basés sur la prédation, la domination et la violence. Celle-là, notre nature solaire et spirituelle, porte la trace du ciel dont elle est issue, elle est ouverture, amour, lien et sagesse. Elle est notre essence la plus intime, mais recouverte et cachée par notre ego, qui est la part la plus active de cette personnalité agrégée dans un combat pour la survie, et à laquelle nous nous identifions, alors qu'elle devrait seulement être notre interface avec le monde, simple outil pour incarner et réaliser ici-bas les promesses de notre essence.
C'est par un patient travail sur soi que nous pourrons peu à peu réveiller cette nature spirituelle et la développer, redonnant ainsi à nos existences la possibilité de partager une joie profonde, une réelle faculté d'amour et une lumineuse intelligence. Nous pourrons alors enclencher un cercle vertueux où, par une sorte de mimétisme, cette fois positif et bénéfique, des groupes d'humains libres inventeront de proche en proche un Nouveau Monde où le bonheur sera possible.
Ce travail de changement personnel commence par l'observation de soi, pour se connaître et comprendre comment nous nous sommes structurés, et passe par la progressive remise en ordre, dans une volonté d'être soi, des multiples personnages que nous découvrons alors, qui sont notre théâtre intérieur et constituent dans leur ensemble notre personnalité. Cette maturation peut se comparer à une ascension vers nos dimensions les plus sublimes, qui nous fait peu à peu aborder des espaces où s'ouvrent nos récepteurs spirituels, et où s'engage une sorte de synergie avec des énergies invisibles, universelles et nourricières, qui pourraient, si nous pouvions monter jusqu'au sommet, revivifier même les cellules de notre corps physique. Mais cela est une perspective peut-être trop lointaine pour être compréhensible, bien que de grands penseurs dans un passé récent, comme Sri Aurobindo ou Teilhard de Chardin, l'aient également pressenti.
En tous cas, ce qui me semble important de garder à l'esprit pour notre été, et d'essayer de se rappeler même dans les moments difficiles, c'est que nous sommes tous des êtres uniques et précieux, dépositaires de merveilleux possibles, dont la réalisation ne dépend que de notre désir de les activer, de notre effort raisonnable d'y travailler, et de notre enthousiasme à inventer l'amour, pour nous aimer nous-mêmes et aimer les autres, et que dans cette direction nous trouverons l'épanouissement individuel et l'émergence d'un meilleur futur collectif. Alors, soyons des princes de lumière et croyons en nous !
Voilà ! Je vais à présent interrompre mes activités publiques durant les deux mois à venir, pour me reposer d'une année bien chargée, et profiter moi aussi des splendeurs de l'été. Peut-être ferai-je quelques brèves apparitions, pour vous faire partager les réflexions que m'inspireront mes longues courses en montagne dans les Alpes, ou mes méditations dans le silence d'un monastère normand. Je vais aussi préparer la nouvelle version de la Minute Spirituelle, que vous retrouverez en septembre, en prenant en compte les réponses que j'ai reçues au petit sondage que j'avais mis en ligne de fin mai à mi-juin.
En attendant ces nouveautés, vous pouvez voir ou revoir les 276 vidéos que j'ai consacrées aux 46 sujets hebdomadaires de l'année, ainsi que les replays des 9 lives mensuels, sur la chaîne YouTube ou le canal Telegram, mais également sur le site internet laminutespirituelle.fr, où il est plus facile de s'orienter et de faire des recherches par mots-clés, et où vous trouverez également les transcriptions écrites de toutes les vidéos.
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Et en tout cas, mille mercis d'avance à tous ceux qui manifesteront d'une manière ou d'une autre leur soutien ! Enfin si vous souhaitez être prévenu des nouveautés et des parutions de la Minute Spirituelle à partir de septembre, vous pouvez sur le site internet vous abonner à ma newsletter d'information. Voilà pour les infos ! et passez tous un bel et splendide été !
© Jérôme Nathanaël
Compléments à lire :
Les enseignements de l'automne
Les promesses de l'hiver
Les renouveaux du printemps
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