Partager les trésors

Semaine 45 | 11-16 juin 2023

Programme | S'accueillir, célébrer, partager - 3ème semaine

En acceptant de nous voir en toute sincérité et en nous accueillant avec bienveillance et sans jugement tels que nous sommes, nous pouvons réveiller en nous le dynamisme et la joie nécessaires pour travailler au dévoilement progressif de notre être le plus intime. En se développant, il échappe aux modèles sociaux et familiaux pour accéder à un état de conscience ouvert qui le remet en harmonie profonde avec l'univers et tous les êtres.
Cet éveil spirituel nous découvre peu à peu l'infinie richesse du vivant dans toutes ses dimensions, dont notre existence peut devenir, à travers la qualité de notre présence et de nos comportements, une célébration permanente. Progressant dans la bonification de notre être, nous réalisons que le partage dans l'amour de ces trésors liés à notre condition terrestre est le plus sublime accomplissement de la vie humaine.

Photo Naassom Azevedo.

Les 6 vidéos quotidiennes et leurs transcriptions :

Jour 1

Transcription :

En accédant à cet éveil de conscience qui nous permet de vivre dans un état de célébration et de gratitude à l'égard de l'infinie richesse du vivant, dépassant la pesanteur triste de l'ambiance actuelle de nos sociétés malades et échappant aux comportements de prédation et d'avidité permanentes qui en sont les moteurs économiques, nous comprenons également à quel point il est nécessaire de changer profondément les modes de relation humains, basés sur l'amour-besoin, l'intérêt et l'opposition, si nous voulons espérer qu'existent un jour des sociétés propices à l'épanouissement spirituel et à la réalisation des potentiels les plus sublimes de l'homme.

Plus nous laissons grandir notre être le plus intime, dépositaire du legs de l'infini, plus nous sentons à quel point tous les éléments du vivant, au niveau matériel comme au niveau invisible, sont liés et interactifs, dans des processus d'échange et de circulation permanente des énergies et des intentions. A contrario les êtres humains semblent depuis la nuit des temps avoir cru plus propice à leur bonheur de s'engager dans des systèmes d'appropriation et d'accumulation, et d'ériger ensuite entre eux des murs de séparation, pour défendre leurs identités et leurs biens matériels ou symboliques, aux risques de controverses stériles ou de calomnies incessantes, puis de violences et de haines terribles, jusqu'aux meurtres et à la guerre, déchaînant ainsi des cycles de vengeance sans cesse renouvelés.

Pourtant les trésors de la terre nourricière, disponibles en abondance, comme les trésors d'intelligence et de créativité de l'être humain, qui lui viennent eux aussi de la générosité du vivant, suffiraient amplement à assurer le bonheur de tous et à créer les conditions propices à l'accomplissement spirituel de l'humanité. Alors que cela paraît une évidence à tout être humain évolué, nous sommes enfermés dans des modes de vie où nous sommes obligés d'adopter, à notre corps et à notre âme défendants, les attitudes qu'impose la société pour y survivre. Alors, choisissons de le faire à minima et de n'accorder à ces contraintes que ce qui est inévitable pour continuer à exister au milieu de tous.

Et réfléchissons en toute circonstance à ce qui est partageable parmi les trésors qui sont les nôtres, en première instance toutes ces merveilles qui ne relèvent que de notre génie propre, comme notre capacité à accueillir tous les êtres dans une disposition d'amour et à apporter notre contribution à l'éveil spirituel de l'humanité.

Jour 2

Transcription :

Nous pouvons en effet développer une toute autre manière d'être en relation avec le monde et les autres. Par exemple, si nous ne pouvons échapper aux contraintes liées à notre subsistance et notre bien-être matériel, qui demandent de dégager un minimum de revenus pour ne pas être dans la précarité et disposer d'une mobilité et d'une capacité d'action dans la société, cela ne signifie pas pour autant que nous pouvons nous dispenser de considérations éthiques sur la manière d'obtenir ces revenus.

Dans notre milieu professionnel, qui est souvent le plus contraignant de nos cadres de vie, car nous y sommes soumis aux directives de nos supérieurs ou aux exigences de nos clients, nous pouvons choisir la façon dont nous pratiquons notre métier, comment nous nous comportons avec nos collègues, même les plus difficiles, ou quelle est la réelle qualité des services que nous proposons, et faire ainsi de cet espace l'occasion de progresser dans nos qualités humaines et professionnelles.

Ne faisons pas de cloisonnement dans nos existences entre ce que nous sommes professionnellement, en famille, avec nos amis ou n'importe où ailleurs. Soyons une même et unique personne, en toute circonstance guidée par une exigence d'être le meilleur de nous-mêmes, et de ne pas céder à la facilité qui voudrait que nous adoptions des comportements mensongers, dans le but de gagner plus ou de progresser dans la hiérarchie, d'être le plus important en famille ou de particulièrement briller au milieu de nos amis.

Si en apparence notre existence a de multiples visages et se déploie dans des réseaux qui sont souvent cloisonnés par les réalités sociales, ce qui facilite dans nos fonctionnements l'activation de personnalités multiples, en réalité, si nous voulons progresser vers l'accomplissement de nos potentiels les plus intimes, il est important de se positionner intérieurement au niveau de notre identité spirituelle et non au niveau de nos identités circonstancielles et provisoires.

C'est en faisant effort de nous maintenir dans cette présence à notre être réel dans tous les instants de l'existence, que nous pouvons accéder à cet état de conscience qui nous ouvre la compréhension des trésors de la vie et nous met en disposition de créer des relations sous-tendues par la bienveillance et le partage, dés que l'autre nous en accorde la possibilité. Essayons d'être toujours des acteurs d'amour, d'intelligence du cœur et de paix, nous en serons les premiers enrichis par la beauté et la sérénité que nous ferons rentrer dans nos vies !

Jour 3

Transcription :

En envisageant notre existence non sous le seul angle étroit des utilités, des besoins et des désirs liés à notre individualité, mais conscient d'être partie prenante du devenir d'une seule et même humanité diverse, dont toutes les différences d'aspect, de culture ou de société ne sont que des variations multiples d'une vie une, ne justifiant aucunement les défiances ou les oppositions, encore moins les haines et les prédations, nous abordons à un niveau de réflexion où nous pouvons comprendre que chacun de nos actes, chacune de nos paroles et même chacune de nos pensées contribuent à faire avancer ou reculer l'ensemble du monde, dans la direction du bien et du bonheur.

Toute personne qui s'éveille à sa dimension spirituelle, en devenant consciente de son être essentiel et en réactivant en elle l'effort de se bonifier pour accéder à la sagesse et à l'amour, participe de sauver l'ensemble de l'humanité des ténèbres du repli sur soi et de l'égoïsme comme des affres de la souffrance et de la haine. Si l'influence de votre changement et de votre progrès n'est pas immédiatement discernable sur le devenir global du monde, bien qu'il soit souvent visible dans votre environnement proche, il participe à sa mesure à en réduire le chaos et l'agitation brownienne, car il est le fruit d'un effort conscient et dirigé, qui vous relie à l'énergie harmonieuse du vivant, alors que les forces générées par l'inconscience et le mal, sous toutes ses formes, altèrent la structure même du tissu de l'univers.

Plus vous vous maintenez dans cet état de conscience et avancez dans votre transformation spirituelle, plus vous allez sentir que se dégage de vous une énergie bénéfique, un rayonnement apaisant pour autrui, et que vous entrez dans un cercle vertueux où votre ouverture intérieure, que vous désencombrez par votre effort d'arracher de vous vos mauvaises inclinaisons, laisse vous traverser des forces de lumière et d'amour, qui sont ensuite amplifiées et orientées dans votre vie intérieure, avant d'être diffusées vers l'extérieur par vos paroles et vos actions.

Les soufis, qui tournent lentement sur eux-mêmes au son de la musique au cours de leurs cérémonies initiatiques, avec une main dont la paume est orientée vers le ciel tandis que la paume de l'autre est orientée vers la terre, illustrent bien cette réalité si étrangère à nos conceptions matérialiste et scientifique. Chacun tourne sur son axe comme une planète de l'univers, dépositaire de l'infini du vivant et de ses richesses, non pour son seul usage mais avec la vocation de le diffuser et de l'embellir pour le bénéfice de tous.

Ainsi nous sommes sur cette terre comme les jardiniers d'un jardin des délices qui nous aurait été confié pour le protéger et en cultiver ensemble tous les possibles, au lieu de le dilapider, de le gâcher et de s'entre-tuer pour s'en attribuer une part, et d'en payer le prix par la souffrance et la mort.

Jour 4

Transcription :

Ainsi nous imaginons pouvoir nous attribuer une part des richesses et des beautés du monde ! Et qu'il serait ensuite évident de se battre d'une manière ou d'une autre pour en défendre la possession ! Les hommes semblent ne pratiquer que ce mode depuis la nuit des temps et par conséquent nous ne pouvons échapper à cette contrainte qui consiste à posséder pour simplement subsister et à posséder plus encore pour se réjouir d'un peu de bonheur matériel !

Si cette aspiration au bien-être matériel est naturelle et légitime pour des êtres vivants placés au milieu de tant de merveilles, l'ascétisme ne devant être qu'une discipline exceptionnelle pour atteindre un but défini et non une condition sine qua non à la vie spirituelle, les différentes manières par lesquelles les sociétés humaines ont jusqu'à présent tenté d'y répondre n'aboutissent qu'à des injustices flagrantes, qui engendrent jalousies, violences et destructions. Car les hommes ont totalement oublié qu'ils ne sont pas les créateurs du monde dans lequel ils vivent, et qu'aucune de ses splendeurs, de la plus infime graine de blé aux immenses nappes de pétrole, n'est le fruit de leur travail, lequel ne consiste qu'à transformer ou améliorer ce qui leur est donné à profusion dans la nature.

L'écriture cunéiforme, la plus ancienne écriture connue inventée dans la lointaine antiquité à Babylone, est basée sur le nombre et l'organisation de petits traits verticaux ou horizontaux inscrits dans l'argile meuble, destinée à l'origine à fixer le compte des biens et des stocks des puissants de l'époque ! Ainsi les hommes, passant progressivement de chasseurs-cueilleurs à agriculteurs sédentaires, découvrent l'effort de transformation du monde et s'autorisent la propriété pour récompense à leur travail. De partageurs, ils deviennent accapareurs et bien vite prédateurs, comme en témoignent d'ailleurs les charniers du néolithique découverts en Autriche, et nous voilà rentrés dans le cycle sans fin des guerres et des vengeances, qui dure depuis des millénaires !

Si nous comprenons que ce qui semble aujourd'hui inscrit dans nos gènes comme une malédiction inévitable n'est peut-être qu'une erreur collective de jugement, qu'un manque d'intelligence qui s'est répandu comme une pandémie terrible dans l'histoire humaine au point que, telles ces familles siciliennes qui sont en vendetta depuis des générations sans se souvenir du conflit initial, nous n'osons même plus penser qu'il soit possible d'imaginer d'autres modes de fonctionnement collectifs que ceux qui découlent de ce choix pervers, alors nous comprenons également l'importance du don et sa portée spirituelle.

Car donner, c'est commencer d'échapper à cette tare que nous partageons tous et qui résulte de cette prédation et de son héritage de violence et de meurtres, c'est commencer à se libérer de ce poids initial qui nous empêche d'accéder à la conscience de l'infini et de notre vraie nature et nourrit notre ego craintif. Donner, c'est initier à nouveau le cercle vertueux du partage des richesses qui permettra la réconciliation des hommes, donner sous toutes ses formes, donner de l'amour non par besoin d'en recevoir mais par largesse, donner de l'aide à ceux qui sont en difficulté, donner une part financière pour soutenir des projets qui œuvrent pour le bien de tous, etc...

Toutes les traditions spirituelles, en occident comme en orient, rappellent que donner est une manière d'honorer le don initial de la vie et de ses possibles et donc de nous inscrire dans le cycle généreux du vivant en nous élargissant vers le sublime plutôt que de rester identifiés à notre avoir qui nous restreint.

Jour 5

Transcription :

Une lecture juste de notre condition humaine abordée sous l'angle spirituel nous permet de comprendre que nous nous inscrivons dans un réseau d'échanges avec le vivant dans toutes ses dimensions. Il y a tout ce qui nous est donné, dont nous faisons souvent bien peu de cas et pour lequel nous ressentons bien peu de gratitude, à commencer par l'énergie vitale qui nous traverse et pour laquelle nous devrions remercier chaque matin quand nous ouvrons les yeux, car c'est un jour de plus pour se réjouir d'être en vie et de pouvoir continuer à activer le meilleur de nous-mêmes.

Seul celui qui éveille sa conscience mesure peu à peu combien sont multiples les cadeaux que nous recevons, dans le domaine du matériel et du concret, comme dans celui des émotions et de la pensée, même au milieu des difficultés de l'existence ou des troubles de l'époque, sans parler de la présence constante d'invisibles intentions et d'énergies qui nous accompagnent.

En nous arrachant au bruit et à la fureur du monde ambiant, en reprenant pied dans notre intériorité attentive et en développant un regard plus subtil sur le réel, cette profusion de dons qui rend possible notre vie nous apparaît clairement comme une évidence. Nous pouvons alors comprendre que si nous retenons notre part, c'est-à-dire ce que nous pouvons donner de nos propres richesses de toute nature, matérielles et immatérielles, nous nous excluons de ce réseau d'échanges et de circulation d'informations, et nous le brisons en nous privant en retour de manière naturelle de la part spirituelle et intangible qui qualifie la matière et le visible et concourt à notre bien-être intérieur.

Car, à notre mesure comme à celle de l'univers, tout ce qui est produit et créé dans le visible se double d'une dimension invisible et énergétique, qui pour l'univers s'exprime toujours par la force vivante de l'amour, quand chez l'homme elle dépend de la nature de son intention, qui est variable en raison de son libre arbitre. Si nous rentrons consciemment et volontairement dans l'économie universelle du don, nous allons percevoir que notre pouvoir de création, qui se manifeste dans notre capacité à transformer par le travail de l'intelligence et de l'imagination ce que nous recevons de l'univers, lui ajoute en effet notre propre part invisible par la qualité de l'intention et de la présence que nous mettons dans notre action.

Ainsi la pratique du don rouvre les canaux par lesquels peuvent circuler toutes les dimensions de la vie, particulièrement celles des énergies invisibles qui ne sont pas entravées par les obstacles que les hommes ont accumulés dans le monde matériel, en s'en appropriant selon leur puissance une part plus ou moins importante. Et s'il nous est plus facile de comprendre le partage des merveilles du vivant à travers la notion de don réciproque, il faudra bien qu'un jour nous comprenions que le don, de quelque nature qu'il soit, est toujours réciproque, car même si la réciprocité n'est pas toujours évidente et immédiate, elle existe réellement puisque notre don participe de la mise en circulation naturelle de l'abondance du vivant dont nous sommes tous bénéficiaires.

Ainsi tout ce que nous donnons dans une intention d'amour, même sans retour apparent, nous revient sous une autre forme, comme notre joie, nos belles idées, ces rencontres qui nous enrichissent et cette vitalité qui nous maintient en vie. Alors même en donnant sans retour nous sommes bien dans le partage des trésors !

Jour 6

Transcription :

Plus nous prenons conscience, en nous éveillant à la vie spirituelle et à l'amour, de l'infinie beauté et de l'immense richesse de l'univers dans lequel nous vivons, et découvrons que ce qui est immédiatement perceptible par nos sens n'est qu'une part somptueuse mais limitée du réel, qui comprend également tout l'invisible réseau d'énergies et d'intentions qui nous entourent, auquel se mêle ce que nous-mêmes dégageons comme forces bénéfiques ou négatives selon notre qualité humaine, plus nous comprenons et expérimentons que notre place et responsabilité sur cette terre est bien différente de la version que présente la société matérialiste et mercantile dominante.

Nous ne sommes pas les consommateurs-producteurs sous tutelle politique, médiatique ou culturelle, seulement destinés à travailler pour survivre et s'offrir quelques bonheurs fugaces ou distractifs, lovés dans leur peur de ne pas pouvoir préserver leur vie biologique suffisamment longtemps pour voir la science vaincre la mort. Nous ne sommes pas destinés à être des animaux malades, sans cesse dans une lutte sordide, plus ou moins policée, pour préserver leur territoire personnel ou collectif, assurer le confort de leur nichée et augmenter la quantité de leur pitance. Notre horizon d'accomplissement humain n'est pas non plus d'aboutir à un monde peuplé de robots qui penseraient plus vite et mieux que nous, et nous priveraient de la noble tâche de nous occuper de notre destin.

Nous sommes au contraire appeler à atteindre les horizons solaires que nous laisse entrevoir notre conscience spirituelle, ceux d'un monde délivré de l'égoïsme et de la violence, de l'injustice et de la peur, où chacun développerait les potentiels sublimes d'amour, de créativité et de liberté que nous avons tous en partage car ils sont ceux de notre essence spirituelle. C'est pourquoi il est urgent aujourd'hui, face à la chosification progressive de l'humain de plus en plus sous contrôle effectif et hypnotique, si nous voulons préserver et partager les trésors du vivant sous toutes ses formes, de partager d'abord notre plus grand trésor, notre éveil intérieur, notre expérience de transformation personnelle et notre compréhension des perspectives magnifiques de notre condition humaine.

Rejoignons les efforts de plus en plus nombreux de tous ceux qui, face au naufrage civilisationnel en cours, croient possible d'orienter l'avenir dans une meilleure direction et de transformer ce risque en opportunité de renouveau radical. Devenons-en la preuve en installant d'abord en nous-mêmes les prémices de la réalisation de cette espérance, témoignant par notre qualité humaine et notre engagement que chaque être humain peut échapper à l'étroitesse de son ego apeuré ou avide qui porte la marque des inclinaisons millénaires au mal sous toutes ses formes pour devenir un être d'amour et de sagesse, qui rayonne la joie et la paix, et chemine librement comme un pélerin de l'absolue beauté sur la terre sacrée.

© Jérôme Nathanaël

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