L'ouverture du coeur

Cette semaine je vais vous parler d'amour. C'est en effet l'amour que le chercheur authentique découvre sur son chemin d'éveil, quand son coeur commence à s'ouvrir à une dimension plus haute que lui-même.
Mais la langue française, pourtant si riche en nuances, ne dispose que d'un mot pour dire des réalités aussi différentes que l'amour dans un couple, l'amour des parents pour les enfants, l'amour de la nature, etc...
Peut-être devrais-je couronner le mot d'une majuscule, Amour avec un grand A, pour signaler qu'il va s'agir de l'Amour, source commune à toutes les formes d'amour avec un petit a et évoquer cette énergie vivante universelle dont notre essence est comme une poussière infime. C'est en la réactivant en nous par un lent travail que nous pouvons échapper aux crispations de notre ego et construire une autre relation avec nous-mêmes, les autres et l'univers.

Photo ScienceFreak.

Les vidéos et leurs transcriptions : 1/6 | 2/6 | 3/6 | 4/6 | 5/6 | 6/6

Vidéo 1/6

Transcription :

Il serait temps que les êtres humains se décident à apprendre à aimer.
Il m'apparait comme évident que c'est le seul vrai défi que nous devons remporter, pour donner à l'humanité de plus en plus souffrante l'espérance d'un avenir autre que l'enfermement définitif dans des statuts de producteur-consommateur sous tutelle, où toute vie n'aura plus qu'une valeur marchande et où l'omniprésente coercition des réglements ne laissera plus aucun espace pour développer nos potentiels spirituels. Ce danger ultime d'étranglement total se rapproche et nous devons urgemment décider d'oser être les inventeurs d'un nouveau monde.
Or la seule force transformatrice qui puisse engager ce changement dans les dimensions individuelle et sociale en évitant les déchainements de violence qui accompagnent historiquement les mutations de société, c'est de développer l'amour au sens spirituel, c'est-à-dire une capacité à aimer qui libère chacun de son atavisme à se croire le centre de l'univers et à agir dans son seul intérêt, ou de ce qui lui en tient lieu, sa famille, son clan, son parti, sa religion ou son pays.

Vidéo 2/6

Transcription :

C'est finalement le véritable enjeu de la vie spirituelle, changer d'état de conscience, s'ouvrir à un mode de compréhension du vivant où nous ne sommes plus séparés du monde et des autres mais co-responsables les uns des autres et reliés par des processus de complémentarité créative et bienveillante.
En cessant de porter toute notre attention à nous-mêmes et à des cercles concentriques d'intérêts, censés nous apporter des identités collectives rassurantes, nous nous libérerons des multiples identifications dans lesquelles nous nous sommes enfermés. Ces citadelles, dont nous avons exclu tous ceux qui ne nous ressemblent pas et que nous sommes prêts à combattre dés qu'ils nous inquiètent, nous maintiennent dans une forme d'existence quasi tribale alors que notre destinée la plus sublime nous invite à nous élargir aux dimensions d'un univers dont les scientifiques les plus avancés nous disent qu'il est un champ unifié de conscience et d'information.
C'est seulement en installant en nous un Amour qui transcende nos limites et notre ego que nous pourrons inventer un monde de liberté et de paix.

Vidéo 3/6

Transcription :

Pour élever notre état de conscience en se pensant comme relié à tous et au grand Tout, et pratiquer cette autre forme d'amour qui transcende nos limites, le principal obstacle à vaincre sont les peurs qui habitent notre ego. Nous avons peur de manquer de ce qui est vital, la sécurité matérielle, l'amour et les relations, et une forme de compréhension de l'existence.
C'est pourquoi donner, des choses matérielles, de l'affection, de l'intérêt à des idées différentes des nôtres, est plus facile avec des proches dont nous pouvons espérer un retour sous une forme ou une autre qu'à un parfait inconnu qui risquerait de nous priver sans compensation. Ainsi nous vivons en tribus, souvent dispersées géographiquement, car seuls nos semblables peuvent nous assurer confort et sécurité.
Mais celui qui pressent qu'il est promis à une réalité plus large désire s'échapper de la prison de ces peurs primitives. Peu à peu il discerne en lui d'autres forces pour les conjurer et quand la cuirasse de son ego commencera à céder, il comprendra que c'est une énergie beaucoup plus infinie qui peut le traverser pour le soutenir.

Vidéo 4/6

Transcription :

Notre ego ne cesse de vouloir se préserver et d'élargir son emprise sur le réel dans un mode de relation au monde qui sépare et s'enferme en lui-même : cela me plait, j'en veux plus, cela me déplait, je le rejette, celui-ci me ressemble, je l'accueille, celui-là est différent, je m'en méfie.
Cette façon d'appréhender l'existence est une construction inconsciente et automatique, car transmise par mimétisme de générations en générations, conséquence de l'instinct de survie et de nos craintes liées à la peur atavique de la mort. Avec l'outil de l'observation de soi, il est possible de voir cette prison qui nous maintient dans une souffrance permanente et inguérissable et nous prive des grands espaces où la Vie se déploie librement.
Quel n'est pas alors notre étonnement de découvrir que ses murs sont ceux de la dureté de notre coeur, fermé à tout ce sur quoi nous avons placé le signe du dérangeant et du détestable. En le déverrouillant, la Vie, qui tel le soleil se lève sur les bons comme sur les méchants, pourra à nouveau l'emplir de sa joie et lui découvrir les merveilles qu'elle réserve à celui qui a décidé de se lier d'amour avec elle.

Vidéo 5/6

Transcription :

Je pense, mais je ne suis pas mes opinions, qui ne sont que des représentations transitoires du peu que je comprends de la condition humaine, sans cesse remodelées par les expériences concrètes sur mon chemin spirituel. Elles sont comme tente nomade au désert, des rencontres qui ne rejettent personne y sont toujours possibles et j'apprends de tous ceux qui croisent ma route.
Je vis de peu et n'ai pas grandes richesses à défendre, mais je me sens chaque jour plus riche de ma présence attentive aux merveilles du vivant et de ma capacité qui grandit à me sentir en commune humanité avec tous les êtres humains.
J'ai souvent l'impression de retrouver un peu de la fraîcheur de l'enfance, je m'émerveille d'un chant d'oiseau ou d'un sourire, je trouve belle la moindre lueur d'éveil ou d'amour qui brille dans l'oeil de celui qui passe, que j'aimerais parfois prendre dans mes bras pour partager avec lui le souffle qui nous pousse à être et nous vient d'on ne sait où, de D.ieu sans doute, mais qu'est-ce que çà veut dire ? Les mots ne valent pas le baiser que je lui donnerais si nous étions proches.

Vidéo 6/6

Transcription :

Cette énergie qui traverse l'univers, qui a ensemencé de sa force notre terre puis activé la vie animale dans sa diversité, ne cesse d'irriguer à chaque instant toutes les cellules du vivant dont chacune est une merveille en soi. Certains astrophysiciens pensent que l'univers évolue par feed-back, dans une sorte d'autorégulation consciente à laquelle je ne peux m'empêcher d'associer l'idée d'une Présence douée d'un projet.
Et malgré les souillures des meurtres et de toutes les haines et injustices que les hommes ont accumulées sur cet écrin de beauté, je vois la vie résister comme le malade résiste à sa maladie. Est-ce pour nous laisser le temps de réparer notre maison et d'apprendre à y vivre avec intelligence ?
Chaque matin je suis étonné de ressentir à nouveau comme une immense patience d'amour qui me trouble et m'invite à avoir cette même compassion infinie. Pourquoi continuons-nous à chercher le paradis, Eden, en hébreu le jardin des délices, le bonheur, dans de vaines illusions, alors qu'il est ici et maintenant, si nous décidons dans un effort d'amour de le restaurer et de le partager !

© Jérôme Nathanaël