Les 5 dimensions de l'homme

Pour se connaître et réaliser nos potentiels, nous avons besoin d'outils pour nous comprendre. Dans le développement personnel ou la psychologie, l'homme a trois dimensions, physique, émotionnelle et intellectuelle.
Découvrons cette semaine une autre approche, exposée dans différentes écoles de sagesse, qui nous ouvre une véritable perspective spirituelle. Pensons l'homme en cinq dimensions, physique, émotionnelle et intellectuelle, auxquelles s'ajoutent la dimension émotionnelle supérieure, celle de l'amour inconditionnel, et la dimension intellectuelle supérieure, celle de la sagesse authentique.
Notre destinée la plus sublime consiste, grâce au développement psychospirituel, à éveiller ces deux fonctions latentes, en dévoilant le plus intime de nous-mêmes, l'essence totalement unique avec laquelle nous venons au monde.

Illustration L'homme de Vitruve de Léonard de Vinci.

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Nous pensons que l'être humain est achevé une fois qu'il est adulte, qu'il a développé toutes ses possibilités ou presque et qu'il lui reste à les utiliser au mieux pour se faire la meilleure vie possible, et qu'il est pour cela doté d'un corps, d'émotions et de pensées avec lesquels il doit s'arranger au mieux.
Et pourtant chacun d'entre nous, à un moment ou un autre de son existence, a entendu une petite voix intérieure qui espérait une dimension plus grande. C'était celle de son essence intime, cette richesse unique avec laquelle on vient au monde mais qui peu à peu après la petite enfance, est réduite au silence pour laisser toute la place à la personnalité, qui doit grandir pour nous permettre de nous adapter à notre milieu.
Si celle-ci se suffit très bien de nos dimensions physique, émotionnelle et mentale, notre essence elle, si nous répondons à son appel et nous choisissons de nous développer spirituellement, va éveiller d'autres aspects, que nous pouvons appeler la dimensions émotionnelle supérieure, réellement capable d'amour inconditionnel, et la dimension intellectuelle supérieure, siège de la sagesse authentique, qui échappe à la dualité pour percevoir l'unité de la vie.

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Transcription :

Considérons donc l'homme dans ses cinq dimensions, les dimensions physique, émotionnelle et mentale, qui suffisent à notre personnalité pour grandir en interaction avec son milieu, et deux dimensions latentes, l'émotionnelle supérieure et l'intellectuelle supérieure, qui se développent quand notre essence spirituelle, étouffée par la personnalité depuis la fin de la petite enfance, reprend sa croissance par un travail sur soi.
Pour la personnalité, qui n'accède qu'aux trois premiers niveaux, tout aspect a son contraire, pour le physique, il y a l'agréable et le désagréable, pour l'émotionnel, ce que j'aime ou que je n'aime pas, pour le mental, ce avec quoi je suis en accord ou en désaccord. Cela explique pourquoi des personnes sincères, qui pensent que l'amour inconditionnel est la solution réaliste aux souffrances de l'humanité, soient souvent incapables d'en donner l'exemple, comme d'ailleurs les groupes dans lesquels ils essaient de le pratiquer. Car la personnalité n'est pas capable de cet amour-là, elle n'aime que celui dont la personnalité lui est compatible et dont elle reçoit un bénéfice.
Seule notre essence spirituelle, si nous travaillons à la grandir, devient capable de dépasser ces limites et de commencer à pratiquer l'amour inconditionnel.

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Examinons ce soir les différentes dimensions de l'homme dont peut se servir la personnalité.
On constate par l'observation que la dimension physique peut se diviser en trois fonctions. Le centre instinctif, qui régule le fonctionnement complexe du corps, les cinq sens et les réflexes, ici pas d'apprentissage, tout est inné ou se développe naturellement après la naissance. Le centre moteur, qui gère l'ensemble des mouvements du corps, y compris ceux liés à la respiration ou à la parole. Il se développe par l'apprentissage et possède sa propre intelligence, ce qui explique qu'il soit possible de parler de façon totalement mécanique, par exemple en récitant un texte sans le comprendre ou en bavardant sans réfléchir. Les centres instinctif et moteur possédent chacun leur partie positive et leur partie négative. Ensuite le centre sexuel produit l'énergie nécessaire à la reproduction, laquelle peut être sublimée, dans la créativité par exemple.
Puis nous avons le centre émotionnel, qui est le siège des émotions positives, ce qui est agréable, et des émotions négatives, ce qui est désagréable, lesquelles sont liées au monde qui nous entoure. Il comprend trois parties, mécanique, émotionnelle et intellectuelle, ce qui explique qu'on parle parfois d'intelligence émotionnelle. Enfin nous avons le centre intellectuel, qui est le siège de l'activité pensante, les idées, les représentations, les raisonnements et la logique.

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Hier je vous ai parlé de la dimension physique, qui se divise en centres instinctif, moteur et sexuel, et des centres émotionnel et intellectuel. Sauf le centre sexuel, chaque centre comprend une partie positive et une partie négative, car il fonctionne sous le règne de la dualité, tout élément y trouvant son contraire. Chaque partie comporte ensuite des aspects mécanique, émotionnel et intellectuel.
Le fonctionnement des organes, la marche acquise puis intégrée, un trouble émotionnel répété dans certaine circonstance, un a priori immédiat face à une idée, relèvent du fonctionnement mécanique des centres instinctif, moteur, émotionnel et intellectuel. L'apaisement du nourrisson dans les bras de sa mère, apprécier de pratiquer tel type d'activité, aimer tel genre de personne ou préférer tel style de roman illustrent le fonctionnement émotionnel des centres. Connaître d'instinct certains dangers, avoir développé une habileté manuelle particulière, savoir susciter la sympathie immédiate de l'autre ou concevoir une théorie scientifique sont des exemples des capacités intellectuelles des centres.
Pour chaque personne, il y a un des trois centres qui est prédominant et tant qu'il n'a pas harmonisé leur fonctionnement, ils sont en lui comme trois personnes différentes auxs interêts divergents, jusqu'à se combattre et s'entraver mutuellement. Cela provoque beaucoup de souffrance et d'illusion sur soi et entraine de nombreux conflits entre les êtres.

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Ainsi nos différentes dimensions peuvent avoir des intérêts divergents. Par exemple, votre centre intellectuel vous a poussé à aller écouter une conférence, mais votre centre physique veut dormir et votre centre émotionnel s'y ennuie de plus en plus.
Nos centres sont également soumis aux multiples petits moi qui nous habitent et qui prennent le pouvoir à tour de rôle, au gré des circonstances intérieures ou extérieures. Nous ne sommes pas exactement le même face à telle ou telle personne, dans telle ou telle situation, ou même seul avec nous-mêmes aux différents moments de notre journée.
Les différents centres peuvent également se mettre à dysfonctionner, et un centre vouloir faire le travail d'un autre ou l'entrainer à sa suite. Par exemple le centre émotionnel, qui a une partie intellectuelle, va vouloir faire le travail du centre intellectuel et, lors une rencontre, la discussion raisonnable se transforme en dispute tendue, ce qui est d'ailleurs à plus large échelle à la source de tous les fanatismes. Autre exemple, vous avez bien préparé un entretien, l'entretien commence, vous avez subitement une crampe à l'estomac, le centre émotionnel a réagi et entrainé le centre physique à sa suite.
Enfin, chez chaque personne il y a un des trois centres qui prédomine, un tel sera plus physique, tel autre plus émotionnel, tel autre encore plus intellectuel, et il y a entre les trois centres six combinaisons possibles, selon leur force relative. Un des buts du travail sur soi va donc consister à apprendre à faire fonctionner les trois centres de manière indépendante et harmonieuse.

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Nous pouvons vivre toute une vie sans comprendre de ce qui cause en nous tant de difficultés, la prédominance de la personnalité sur notre essence, l'agitation des moi multiples qui nous composent, le mauvais travail des centres inférieurs qui dirigent à tour de rôle, tout ce qui nous fait fonctionner de manière mécanique.
Mais un événement fort survient, qui met à bas nos habitudes et nos repères, et voilà l'occasion de répondre à la petite voix intérieure de l'essence qui nous incite à être vraiment. Il est alors possible d'entreprendre un vrai et patient travail sur soi, qui commence par le développement d'une faculté à s'observer tout en vivant la vie courante. En découvrant notre réel fonctionnement, nous allons peu à peu cesser de nous identifier à notre aspect physique, à nos émotions et à nos pensées, pour vouloir dévoiler notre essence spirituelle et mettre nos centres inférieurs à son service.
Les centres émotionnel et intellectuel supérieurs vont commencer à s'éveiller, nous faisant peu à peu échapper au régime des oppositions et des contraires, nous permettant de comprendre et ressentir l'unité du monde et le lien entre toutes choses, de percevoir chacun comme notre proche et de découvrir l'amour inconditionnel.

© Jérôme Nathanaël