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La Minute Spirituelle s'est arrêtée début octobre 2023. Ce site conserve les 320 vidéos publiées et leurs transcriptions écrites.
Aujourd'hui je vous invite à découvrir mon Journal d'un chercheur spirituel, où je vous partage mes réflexions sur la vie spirituelle et l'amélioration de soi, l'état de nos sociétés et l'urgence de bâtir un nouveau monde, les héritages sacrés et les nouvelles impulsions.
L'auteur : Jérôme Nathanaël

Notre vocation spirituelle

Temps de lecture : 22 minutes
Notre vocation spirituelle

Où il est question, à l'occasion de la fête de la Toussaint, d'évoquer de façon non religieuse la vocation spirituelle de l'être humain.

Photo Zac Durant

La vidéo ci-dessous est le replay du Live du 01 novembre 2022 sur notre canal Telegram.

Transcription :

"Bonsoir, bonsoir à tous, bienvenue dans ce troisième direct de la Minute Spirituelle. Il y a, comme vous le savez, un direct maintenant tous les premiers mardi du mois de 20h à 20h30.
Donc nous sommes le 1er novembre, premier mardi de novembre. C'est un jour particulier puisque c'est la fête de la Toussaint, une fête qui a deux aspects, selon que l'on est d'origine chrétienne ou simplement qu'on en ait une approche, je dirais laïque, civile. La première approche, c'est que la fête de la Toussaint est une fête où les chrétiens honorent ceux que l'Église catholique a au cours de l'histoire canonisés, en général pour leur renom de piété ou pour leur action apostolique. Le deuxième aspect, qui est passé dans la tradition républicaine et civile, très souvent lors du 1er novembre, de la Toussaint donc, les gens se rendent au cimetière, fleurissent les tombes et honorent leurs morts, leurs disparus, et ont une pensée particulière pour leurs disparus.
J'ai donc essayé de trouver un sujet qui réponde à cette journée particulière, j'aurais pu par exemple vous parler d'honorer nos morts, comment on peut honorer nos morts, comment on peut servir leurs mémoires, comment on peut garder le meilleur de ce qu'ils nous ont transmis pour le faire vivre, le développer. Mais j'ai voulu trouver un sujet plus large, j'allais dire plus universel, la fête de la Toussaint nous interroge finalement sur la destinée humaine, et c'est la raison pour laquelle j'ai choisi essayer ce soir de vous parler en quelques mots de la vocation spirituelle de l'être humain.
Et quand j'ai pensé à ce sujet, j'ai vu en fait l'humanité comme un long fil, une longue chaîne, des milliards et des milliards d'êtres, qui se sont succédé et qui ont essayé de trouver le chemin du bonheur, le chemin du bien-vivre ensemble. Et je me suis dit que finalement honorer la mémoire de cette chaîne d'humains depuis la nuit des temps, c'était en effet répondre à un appel, puisque le terme "vocation" vient de "vocare", qui veut dire être appelé, l'appel. En effet quand on parlait jadis de vocation, souvent c'était la vocation pour devenir prêtre par exemple, donc le terme "vocation" est lié à l'idée d'un appel et je me suis dit que pour honorer la mémoire des morts et des saints, il était aujourd'hui, nous étions convoqués à répondre à un appel.

Qu'est-ce que j'entends par là ? Depuis plusieurs siècles nous avons vécu dans des sociétés qui fonctionnaient par grandes masses, soit derrière des options politiques, à partir du 19e siècle essentiellement, ou de la Révolution française, soit derrière des religions, la religion juive, minoritaire, la religion chrétienne avec ses différentes variantes, la religion musulmane, dans d'autres parties du monde les religions orientales, hindoues, bouddhistes et autres et toute cette histoire a permis progressivement d'améliorer la destinée humaine, d'apporter des améliorations à un monde difficile, il y a eu aussi toutes les avancées de la science, mais on se rend compte aujourd'hui que les différents modèles, qui faisaient tenir debout nos sociétés, sont en train de s'essouffler.
On est bien obligé de constater, que ce soit dans le domaine économique, où les choses sont actuellement de plus en plus instables, que ce soit dans le domaine de l'écologie, où on voit que les ressources humaines, les ressources naturelles pardon, sont de plus en plus en danger. On voit que l'humanité est confrontée à de très importantes crises. Et donc tous ces modèles qui ont été proposés n'ont pas répondu totalement à l'espérance qu'on avait placée en eux, et aujourd'hui, nous sommes à une époque où de plus en plus de personnes ressentent à l'intérieur d'elles-mêmes un appel presque individuel à être, à devenir et à essayer de retrouver ce qu'ils sont réellement.

En effet chaque être humain, nous le savons même la science le prouve, chaque ADN est totalement unique, chaque être humain est unique. Il arrive au monde comme une promesse, avec des potentiels, et aujourd'hui l'être humain doit pouvoir trouver le chemin de réaliser ses potentiels. Il arrive avec donc cette unicité, des potentiels, l'être humain est doué de parole, de capacité à réfléchir, cette capacité à réfléchir lui donne un pouvoir de création, le pouvoir de créer des choses qu'il est le seul finalement à pouvoir créer, à apporter sur la terre des choses qu'il est le seul à pouvoir apporter, et ce pouvoir de création doit s'exprimer dans la liberté la plus grande, pour pouvoir avoir un champ d'expériences qui lui permette de se déployer, de déployer son génie, et ce pouvoir de création doit être encadré par l'amour, l'amour des autres, l'amour de l'être humain.

Et aujourd'hui, nous sommes convoqués, finalement appelés, à changer d'état de conscience, c'est-à-dire que les personnes doivent prendre conscience que la vocation profonde de l'humanité est de réaliser tous les potentiels qui nous sont donnés, car c'est dans la réalisation libre de tous ces potentiels que l'être humain apportera des solutions, qui n'ont pas été trouvées par les grands systèmes jusqu'à présent. Si l'être humain commence à être réellement en accord avec lui-même, à réellement développer ce qu'il est en profondeur, la promesse qu'il est, qu'il a apportée sur cette terre, alors cette richesse peut apporter des solutions à tous les problèmes de l'humanité, développer une capacité de réfléchir ensemble, de trouver des solutions ensemble qui pour l'instant n'ont pas été apportées.

C'est très important de comprendre cet aspect des choses, parce que si nous nous tournons vers certains textes traditionnels, par exemple si nous nous tournons vers la Genèse, nous voyons que l'être humain a fait de mauvais choix au départ. Par exemple la Genèse nous raconte que l'être humain vivait initialement, avec Adam et Ève, vivait en Eden, Eden, qui veut dire en fait le jardin des délices. Et il pouvait parler à Dieu, c'est-à-dire être en contact direct avec la Vie, dans la fraîcheur du soir nous dit la Genèse.
Et puis il a choisi à un moment de goûter l'arbre du bien et du mal. L'arbre du bien et du mal, quand on aborde cette notion on l'aborde d'une façon morale, mais quand on regarde les mots qui sont utilisés dans la langue hébraïque, on se rend compte que le bien, qui est dit avec le mot tov, tov c'est le mot qui est utilisé quand la lumière, l'énergie initiale, l'énergie une de la vie, est créée. Et le mal c'est le mot ra', le mot ra' qui signifie ce qui est brisé, ce qui est séparé.
En fait à partir du moment où l'homme a conçu en lui, a mangé la possibilité de choisir entre le bien le mal, et qu'il a conçu cette possibilité et qu'il a choisi le mal, il a commencé à générer la dysharmonie dans le monde, à générer la séparation, et à briser la force de vie qui était donnée en partage à tous, et il a commencé à partir de ce moment-là à créer des séparations. Et il a été d'ailleurs poussé à cela, on le dit, c'est une belle image, par le serpent, le serpent qui lui n'a pas de bras, n'a pas de main pour créer, donc en fait qui l'a progressivement privé de sa capacité à se réaliser pleinement en tant qu'être humain.

À partir de ce moment-là, c'est là que commencent les frustrations, les comparaisons, les envies, c'est là que commencent les violences, on connaît ensuite l'histoire d'Abel et Caïn. Et l'histoire ensuite se poursuit avec des tentatives, à travers les religions ou la politique, de trouver des solutions à ces comportements humains qui génèrent de la violence, de la dysharmonie et de la souffrance.
On voit aujourd'hui que ces solutions n'ont pas fonctionné, parce qu'en fait c'est l'être humain individuellement qui doit revenir à cette étape initiale, pour se reconnecter avec ce qu'il est en profondeur, avec ses potentiels, et réapprendre à faire des choix justes, c'est-à-dire commencer à considérer qu'il n'est pas séparé des autres, que chaque progrès qu'il va faire influe sur la totalité de l'humanité, que chaque pas qu'il fait vers la recréation de lui-même, dans la direction du bien, dans la direction de la vie, dans la direction de la vérité, profite à l'ensemble de l'humanité. C'est-à-dire qu'il nous faut cesser de penser de manière individualiste tout en développant profondément notre réelle individualité.

Cela peut paraître contradictoire. En effet aujourd'hui on parle beaucoup de développement personnel, c'est-à-dire voilà, on a des problèmes avec soi et on va les régler en développant telle ou telle amélioration, telle ou telle qualité. La spiritualité va beaucoup plus loin, la spiritualité consiste à penser que l'être humain a au fond de lui des potentiels qui sont, je dirais de nature universelle, et qu'il doit les développer, mais qu'en les développant, il participe au développement global de l'humanité, qu'il ne les développe pas que pour lui. Et c'est pour cela que ce développement ensuite doit donner lieu à une transmission, à un partage, donner l'exemple et soutenir d'autres pour aller dans la même direction.

Je pense que le jour où l'être humain va commencé à comprendre ces notions, qui sont à la fois simples, mais très compliquées pour nous qui avons l'esprit conditionné par des cultures qui ne sont pas du tout basées sur ces paramètres, quand il va commencer à comprendre et réussir à se simplifier suffisamment pour comprendre ces éléments et se diriger dans cette direction, il y a des choses qui vont profondément changer, y compris dans la société.
Mais pour l'instant on est confronté un petit peu, je pense parfois aux poissons des profondeurs, les poissons des profondeurs ne connaissent pas la lumière, si on leur parle de la lumière, ils vont dire, mais çà n'existe pas, ça n'est pas possible. Aujourd'hui les êtres humains sont un peu dans cette situation, ils voient qu'autour d'eux les solutions proposées ne fonctionnent plus, ils sentent confusément à l'intérieur d'eux-mêmes qu'il y a un appel à être, à sortir des modèles, à oser être soi, et en même temps ils doutent de la possibilité que cela puisse avoir un impact réel sur la société, que cela puisse avoir un impact sur l'histoire des hommes.

Et bien je pense que tout a à peu près été essayé sauf cette voie-là, la voie qui consiste à faire confiance en l'homme, à lui redonner la liberté d'être lui-même, a l'éduquer progressivement au fait que l'amour n'est pas une idée bisounours, mais que l'amour est ce qui permet en effet de se reconnecter à la vie, et que dans sa transformation et son changement personnel, l'être humain peut participer en réalité en profondeur au changement du monde.
Je crois que c'est cela la vocation profonde, la vocation spirituelle de l'être humain et c'est à cela qu'il se sent aujourd'hui appelé. Et c'est pour ça que nous voyons éclore une multitude d'initiatives très diverses, des réseaux, des gens qui transmettent des messages, des inspirations, qui essaient de guider les autres.
On est en train progressivement d'accoucher d'une nouvelle forme de civilisation qui va fonctionner totalement différemment, et petit à petit la société que nous voyons autour de nous, si nous réussissons cette transformation, ce sursaut de conscience, cette société va petit à petit se transformer et nous allons commencer à construire autre chose et petit à petit elle va perdre, les systèmes vont perdre de leur puissance et la création collective née de cette nouvelle intelligence, de ce nouvel état de conscience va progressivement prendre le dessus.

Et il me semble qu'aujourd'hui, jour de la Toussaint, jour où nous honorons nos morts, c'est une belle perspective de penser qu'il est maintenant possible, grâce à tout cet effort de l'humanité qui progressivement est arrivé à ce seuil, à ce nouveau seuil, où il est possible de faire ce sursaut de conscience, qui n'aurait pas été possible, il y a 200, 300 ou peut-être 1000 ans parce qu'il fallait que l'humanité fasse ce cheminement.
Et bien c'est une belle manière d'honorer nos morts que d'avoir confiance en la capacité de l'homme de faire ce sursaut, de faire ce passage vers une nouvelle civilisation.

Je pense aussi souvent à Noé, qui dans un monde qui était un monde de violence, où l'on nous raconte que le Créateur avait décidé de tout réinitialiser, en noyant la terre et ne laissant que ceux qui sortiraient de l'arche pour recréer une nouvelle civilisation, et bien j'étais frappé un jour de voir que le mot teva en hébreu, le mot qui veut dire arche, veut aussi dire le mot.
En fait aujourd'hui l'arche que nous devons construire pour aller vers un Nouveau Monde, c'est l'arche des mots, des mots, c'est-à-dire l'arche de la conscience, d'un nouveau mode de pensée, oser penser totalement différemment, oser croire que l'homme peut tout recréer à partir du génie qui lui est propre, et que chacun dans ce changement, dans cette recréation, a un rôle indispensable à jouer, parce que chaque personne est unique, et le travail de chaque personne, personne ne peut le faire à sa place.

Et donc cette vocation, cet appel, nous concerne tous, et cet appel est fondamental parce que cet appel peut à la fois apporter le bonheur à celui qui lui répond, parce qu'il va se retrouver à être vraiment en phase avec lui-même, aligné avec son réel chemin de vie, et en même temps s'il répond à cet appel, il emporte le monde entier dans une nouvelle direction.
Et pour répondre à cet appel et bien, il faut faire comme Abraham. Quand Abraham répond à Dieu qui lui dit "va, quitte ton pays, tes engendrements et la maison de ton père, et je t'emmènerai vers une terre nouvelle", il répond "Hineni", "me voici". Et bien il faut que les êtres humains aujourd'hui répondent " Hineni", "me voici" et qu'ils fassent le chemin d'oser quitter leur pays, c'est-à-dire pas de sortir du pays, mais de faire un pas de côté par rapport à la culture, au mode de pensée traditionnel de nos cultures, sortir des héritages psychogénéalogiques, nos engendrements, c'est-à-dire prendre conscience de ce que nous portons comme héritage de nos familles, qui parfois nous entrave pour avancer, et quitter le projet initial qui était celui qu'on a déposé dans mon berceau à ma naissance, que mes parents ont déposé dans mon berceau à ma naissance, pour oser aller vers une terre nouvelle que nous portons à l'intérieur de nous-mêmes, que nous avons le pouvoir de créer, que nous avons le pouvoir de partager, que nous avons le pouvoir d'initier.

Voilà ce que je voulais dire ce soir, je dis à peu près toujours la même chose avec des mots différents, mais il me paraissait important ce soir de la Toussaint, d'honorer nos morts en portant notre regard sur une nouvelle civilisation que nous pouvons tous ensemble créer.

Voilà, il est 20h20. Je voudrais savoir s'il y a des questions, si je peux répondre à des questions. Est-ce qu'il y a des questions à partir de... Ah voilà alors autoriser à parler. Oui, je vous écoute.
— Oui bonsoir, merci déjà pour cette première partie, c'était très intéressant comme d'habitude.
— Merci !
— C'était intéressant et en même temps très ambitieux. C'est vrai que le propos est vaste et ambitieux donc ça donne un peu le vertige d'être à l'aube de cette nouvelle civilisation et donc d'être appelé à être. Et alors moi je voudrais juste revenir sur un point qui a été évoqué, alors c'est vrai que ça sera peut-être plus une question de développement personnel que de spiritualité, je m'en excuse par avance, mais moi je voulais rebondir sur ce qui a été dit, sur il faut que chacun puisse reconnaître ses potentiels. Mais comment faire quand justement on est un peu perdu dans ce monde et pouvoir se reconnaître à soi-même ses potentiels ?

— Alors déjà, c'est pas forcément une question seulement de développement personnel. En fait la différence que je fais entre le développement personnel et ce que j'appelle le développement psychospirituel, le développement personnel consiste en général à travailler, je dirais, sur son ego, sur les problématiques qu'on peut avoir au quotidien, pour arriver à mieux vivre, le développement spirituel donne une direction à ce travail.
La direction est en effet de se reconnecter à notre essence spirituelle, qui a des potentiels, des potentiels de création, des potentiels d'amour, des potentiels de liberté, des potentiels de communication à travers la parole, et ces potentiels demandent bien évidemment un travail sur notre être, y compris sur notre dimension psychologique.
Mais le développement psychospirituel va plus loin parce qu'il a donc cette direction de nous permettre d'accéder à un niveau de conscience, j'allais dire plus élevé, un niveau de conscience plus ouverte, plus universelle et en même temps de nous donner, comment dire ? De nous faire prendre conscience de notre responsabilité par rapport à la totalité, j'allais dire, de l'humanité, de nous permettre de nous ressentir comme potentiellement père et mère du monde. Voilà.

Alors après, pour arriver à percevoir ces potentiels, c'est un cheminement qui est assez... qui demande un vrai travail puisqu’en fait, comme je le dis dans d'autres vidéos, nous arrivons sur la terre avec ce qui fait que nous sommes uniques, nous sommes une promesse, il n'y a pas deux personnes qui sont identiques, il n'y a pas deux personnes qui aient les mêmes potentiels, et si les choses se faisaient je dirais naturellement, ses potentiels pourraient se développer.
Le problème, c'est que nous n'avons pas d'éducation pour développer ces potentiels, au contraire l'éducation que nous avons, et nous nous développons par mimétisme, c'est de répondre finalement à des injonctions familiales, puis à des injonctions sociales qui globalement n'ont pas forcément grand-chose à voir avec ces potentiels, d'où toutes ces révoltes. Combien d'artistes, je regardais cet après-midi un reportage sur Patti Smith, qui a jeté par-dessus bord tout son héritage pour dire "moi je veux être libre, je veux être moi-même".
Normalement, on devrait pouvoir faire ça naturellement, à travers une éducation qui nous apporterait la possibilité de rester connectés à nos potentiels, c'est ce qu'ont tenté des pédagogies alternatives, comme la pédagogie Montessori, comme la pédagogie Steiner, etc., etc.

Donc en fait ce qui nous est nécessaire, c'est progressivement de prendre conscience de comment nous nous sommes construits, pouvoir faire je dirais la différence entre ce qui est vraiment nous, c'est-à-dire nos potentiels, notre essence, et ce qui est je dirais l'interface qui s'est construite entre nous et le monde, qu'on pourrait appeler la personnalité, c'est-à-dire des modes de comportement qui répondent à des codes, dans l'entreprise, dans la famille et autres, et qui petit à petit prennent tellement de place que notre essence, notre enfant intérieur lui progressivement perd la parole. Et comme il perd la parole, il devient muet, donc quand on cherche à l'écouter, il est difficile de l'entendre.
Donc il faut lui donner la possibilité petit à petit de reprendre la parole, se poser la question : qui je serais si je n'avais pas suivi ce cheminement ? si je n'avais pas répondu à cette culture, à ce formatage, on pourrait dire d'une certaine manière. Il a du bon aussi ce formatage parce qu'il nous a permis de vivre en société, mais il nous faut prendre conscience de ce qu'il est, de la fonction qu'il remplit et qu'il est sans doute différent de ce que nous sommes en réalité et de ce que nous pourrions devenir si nous nous connections à ces potentiels. Donc c'est un peu de faire le tri.

C'est commencer à s'observer, sortir de l'emportement, de l'arrachement permanent à notre présence à nous-mêmes, pour pouvoir commencer à être ici, à avoir je dirais une attitude réflexive par rapport à nous-mêmes, d'observation, comment je fonctionne ? En telle situation qu'est-ce qui est convoqué en moi-même ? Qu'est-ce qui se déclenche ? Comment ça fonctionne et pourquoi ça fonctionne comme ça ? Est-ce que c'est légitime ? Est-ce que c'est vraiment comme ça que j'ai envie de fonctionner ? Est-ce que c'est vraiment ça qui est moi ?
Et petit à petit en apprenant à se connaître, en apprenant à identifier les différentes parties de notre être et comment nous fonctionnons, — je pourrais faire d'ailleurs une vidéo complète sur ce sujet-là prochainement, on va commencer à pouvoir faire la différence, et redonner progressivement la parole à cet enfant intérieur qui souvent est muet, et s'exprime dans les périodes de crise, à travers nos angoisses, nos souffrances, nos doutes, parce qu'en fait c'est lui là qui parle.
Il dit "mais attend, ce que tu vis là, ce n’est pas ce que tu devrais vivre, moi je n’ai pas ma place dans tout çà" et c'est lui qui cherche à s'exprimer peut-être en ces moments difficiles, dans ces moments de doute et bien c'est lui qui essaie de venir à la surface et de prendre la parole, et il faut accueillir ces moments-là.

Donc entre l'observation de soi pour comprendre comment on a été construit, pour pouvoir peut-être se déconstruire et se recréer différent, et puis accepter d'entendre les moments où çà cherche à se dire, à s'exprimer, et puis aussi oser faire des expériences, se dire "et bien tiens ! j'ai l'impression qu' au fond de moi il y a ce désir profond de faire telle et telle chose, de tenter telle et telle expérience" et dire "et bien je vais essayer".
Et en fait c'est un petit peu comme si on était dans une mine, et puis qu'on tamisait jusqu'à tant qu'on trouve les pépites d'or, c'est un travail.
Peut-être que pour l'instant c'est un travail difficile, parce que ce n’est pas quelque chose à quoi l'histoire de l'humanité nous a portés jusqu'à présent. On nous a plus appris à suivre des modèles, à nous dire "le bonheur est possible si tu fais ceci ou cela", si tu corresponds à tel modèle religieux, à tel modèle politique, à tel modèle de comportement.
Donc ce n’est pas très évident et très facile en effet d'être sur la crête, d'être dans les passeurs qui petit à petit vont ouvrir la porte vers ce Nouveau Monde, un monde où les gens pourront véritablement être eux-mêmes et là on va se rend compte que l'être humain a un génie extraordinaire.
D'ailleurs, il le montre parfois en mal, il a un génie dans la destruction, mais il a aussi un génie dans la science, il a un génie dans l'art, il a un génie dans énormément de choses, aujourd'hui il faudrait qu'il développe un génie dans l'art de vivre et d'être lui-même réellement.

Donc, être à l'écoute, observer, oser, faire des expériences et se dire que peut-être on n’y arrivera pas complètement, parce qu'il va falloir transmettre, apprendre aux autres, et que peut-être les autres partiront de moins loin et donc iront plus loin et en retour transmettront à d'autres qui partiront de moins loin et qui iront encore plus loin.
Mais il faut commencer à défricher le terrain, refaire confiance à l'homme, lui donner la chance de prouver de quoi il est capable et, en lui accordant la liberté d'être lui-même, on va découvrir que plus l'homme va être libre, plus l'homme va être épanoui, plus la violence va reculer, plus les injustices vont nous sembler insupportables et plus on va trouver et avoir la volonté de réellement y remédier, et donc les choses vont commencer à profondément changer.
Voilà je ne sais pas si j'ai répondu à votre question, j'ai peut-être été un peu long et fait des digressions, mais c'est en tout cas, je pense, voilà, comment disait René Char "Impose ta chance, joue ton risque, à te regarder ils s'habitueront." Est-ce que j'ai répondu à votre question ?
— Oui c'était, c'est en effet une réponse beaucoup plus large, mais très intéressante. Bien merci !

— Voilà. Donc nous arrivons à la fin de ce troisième direct, donc je rappelle que le direct sera disponible en replay demain ou après-demain. Je vous rappelle également qu'il y a un site laminutespirituelle.fr, où vous pouvez retrouver l'ensemble des vidéos qui sont disponibles sur ce canal, dans lequel d'ailleurs il n'est pas très facile de naviguer.
Donc l'avantage du site internet, c'est que les vidéos sont classés par thèmes, puisqu'il y a un thème par semaine, donc quand vous cliquez sur un thème vous avez immédiatement la présentation du thème de la semaine et l'ensemble des vidéos. Vous pouvez aussi profiter de la transcription écrite, puisque j'ai fait une transcription pour chacune des vidéos, y compris d'ailleurs pour les replays, vous pouvez également commenter.
Et puis évidemment l'avantage du canal Telegram, c'est que ça vous permet de recevoir les vidéos chaque jour quand elles sortent et de profiter des directs. Voilà, je vous dis à demain pour la prochaine vidéo quotidienne, et au prochain mardi, donc le premier mardi de décembre pour le quatrième direct.
Voilà et je vous souhaite une bonne soirée, à bientôt."

© Jérôme Nathanaël

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